Les freins sont multiples. Je pense pouvoir vous livrer ici une liste de ce qui revient le plus souvent. Comme le media social concerne tous les départements, les jeux politiques de pouvoir entre départements sont évidemment la raison principale de la résistance des entreprises à se lancer. Que ce soit l’ensemble ou un seul département, les raisons invoquées pour résister sont les suivantes :
- Le management surestime les coûts et se demande si cela vaut la peine d’autant que les moyens de mesurer le Retour d’investissement ne semblent pas clairs.
- « Je ne sais pas par où commencer ? » Voilà qui est plus prosaïque et pas moins rare. On a tellement de choses à faire que ce qui ne paraît pas clair ne paraît forcément pas urgent. Ces gens là sont ceux qui oublient le nombre de crises qui pourraient être évitées si les gens prévoyaient un peu plus de temps pour les choses importantes mais pas urgentes. Plus on y consacre de temps moins on aura de choses importantes et urgentes, moins on aura de crises. Ces gens sont tombés en addiction de l’urgence. Ils n’agissent qu’au pied du mur. Ce qui n’est pas le meilleur endroit pour devenir visionnaire.
- La peur de rater. Elle est sans doute la plus tenace. On a peur que tout le monde s’empare d’un truc douteux et s’en moquent. Bref cela se retournera contre eux. La peur est sans doute la plus grande barrière à toute nouvelle initiative en entreprise. Surtout qu’ici, la peur naît et sclérose l’action avant même d’avoir eu le temps de réfléchir à ce qu’il faut mettre en place et aux critères clés de performance (KPI’s).
- « Est-ce que cela nous convient en tant qu’entreprise ? » Voilà un autre visage de la peur et du doute qui paralyse. On touche ici à la culture de l’entreprise.
- « On va avoir plein de messages et comment faire le tri de ce qui est pertinent ? » La porte se claque au simple énoncé de la remarque alors qu’il y a moyen de modérer les media sociaux et qu'une marque belge bien portante ne doit pas s'attendre à plus de 500 à 2000 personnes qui souhaitent interagir à long terme. Peu de gens mais beaucoup de pouvoir d'influence.
- « Je n’en ai pas les moyens, je n’ai pas de personnel pour ça. » On s’enf ait une montagne, imaginant que le public ne rêve que d’une chose : inonder leur entreprises de messages en tous genres. Il n’y a que 5% des gens qui prennent vraiment l’initiative de s’exprimer. Les autres viennent voir, partager, voter, écouter.
- « Ça ne se mesure pas ». Ce qui veut dire qu’eux ne le mesurent pas mais il ya très bien moyen de se fixer des objectifs et des outils de mesure.
- « Cela ne fait pas assez d’audience. » Sans doute mais quand Catalina Marketing nous dit qu’une marque moyenne de produit de grande consommation fait 80% de ses ventes avec 2,5% de ses clients, je me dis que cette petite audience de 2,5% est vitale et qu’au plus vite on se connectera au plus vite on prospèrera.
- « Leurs chiffres ne savent pas rivaliser avec les media classiques ». C’est exact et ce n’est pas nécessaire. Le media social est un complément qui quand il est couplé à une action de Mass Mailing peut générer jusqu’à 38% de réponses en plus.
- « On n’a pas encore de politique claire d’entreprise sur ce sujet. » Cela se dit sans doute plus facilement dans les entreprises dont la fossilisation est bien entamée.
- « Cela va réduire mes budgets or mon statut dans l’entreprise est lié à mon budget. » Cela se confesse moins facilement mais ce doit aussi être un élément de frein.
- « Mes enfants perdent leur temps là-dessus, ce n’est pas avec eux que je fais des affaires. » Il y a ainsi des parents qui renonçant à contrôler leurs enfants renforcent les contrôles internes au nom de leur vision réduite du monde.
- « On risque de recevoir tout et n’importe quoi ? » Oui mais on peut aussi se préparer et l’éviter.
Dans un prochain post, je parlerai de la crise Domino's Pizza.
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